
JUSTICE : le mari de la chanteuse chrétienne Osinachi condamné à mort par pendaison
Lundi 28 Avril 2025, le mari de la célèbre chanteuse chrétienne Nigerian Osinachi Nwachukwu a été condamné à mort par pendaison par la Haute Cour du Territoire de la Capitale Fédérale (FCT) à Abuja, au Nigeria, pour son implication dans le décès tragique de son épouse en avril 2022. Cette décision historique, rendue par la juge Njideka Nwosu-Iheme, fait suite à une condamnation pour homicide involontaire et plusieurs autres chefs d’accusation, dont la cruauté conjugale et l’intimidation. Ce jugement est salué comme un signal fort contre les violences basées sur le genre, notamment le féminicide, et un appel à la justice et à la protection des victimes.
Rappel des faits
Osinachi Nwachukwu, chantre très appréciée, est décédée en avril 2022 après avoir subi des violences conjugales répétées de la part de son mari. Le procès a révélé des témoignages poignants, y compris ceux des enfants du couple, attestant des sévices subis par la victime. La condamnation à mort de Peter Nwachukwu est perçue comme une victoire pour la justice et un avertissement aux auteurs de violences conjugales.
Ce que dit la Bible sur la violence conjugale
La Bible condamne fermement toute forme de violence, y compris au sein du couple. Dans l’Ancien et le Nouveau Testament, le respect, l’amour, la protection et la dignité mutuelle sont des principes fondamentaux du mariage. Par exemple, l’apôtre Paul exhorte les maris à aimer leurs épouses comme Christ a aimé l’Église, se sacrifiant pour elle (Éphésiens 5:25), ce qui exclut toute forme de violence ou d’abus.
Cependant, les interprétations bibliques ont parfois été ambiguës ou mal utilisées pour justifier la violence conjugale, ce qui nécessite une lecture attentive et éclairée. L’Église adventiste du septième jour, par exemple, souligne la responsabilité morale de la communauté chrétienne de condamner la violence domestique, d’accompagner les victimes, de sanctionner les agresseurs et de promouvoir des relations familiales basées sur le respect, la réciprocité et la grâce divine4.
Responsabilités de l’Église face à la violence conjugale
L’Église a un rôle crucial dans la prévention et la lutte contre les violences conjugales.
Elle doit :
Offrir un soutien spirituel et pratique aux victimes, sans les ostraciser4.
Promouvoir l’enseignement biblique authentique sur le respect et l’égalité dans le couple45.
Exercer un ministère de réconciliation lorsque l’agresseur manifeste une repentance sincère, tout en veillant à la sécurité des victimes4.
Sensibiliser ses membres à la gravité des violences conjugales et encourager la dénonciation et l’accompagnement des victimes5.
Des initiatives dans certaines Églises chrétiennes, notamment évangéliques, ont vu le jour pour lutter contre ces violences, notamment par la création de chartes et groupes de travail dédiés5.
Féminicides au Cameroun : un fléau inquiétant
Le féminicide, défini comme le meurtre d’une femme en raison de son sexe, est un problème grave au Cameroun. Depuis le 1er janvier 2024, 67 cas de féminicides ont été enregistrés dans le pays, selon la ministre de la Promotion de la femme et de la famille, Marie Thérèse Abena Ondoa78. Ces violences sont souvent liées à des conflits conjugaux, des jalousies, ou des rapports de domination masculine. Par exemple, un cas tragique en 2024 impliquait une femme tuée après une dispute liée à une boutique qu’elle voulait ouvrir à son nom8.
Les chiffres montrent aussi que 39 % des femmes camerounaises subissent des violences basées sur le genre, qui peuvent être physiques, psychologiques ou sociales, et qui peuvent conduire au féminicide7. Ces statistiques alarmantes appellent à une mobilisation collective, notamment par la sensibilisation, la dénonciation et le renforcement des mesures de protection des femmes. Le gouvernement Camerounais a mis en place des numéros d’urgence pour encourager les victimes à signaler les violences7.
La condamnation à mort du mari de la chanteuse chrétienne Osinachi marque une étape importante dans la lutte contre les violences conjugales et le féminicide. Elle rappelle que la justice doit être ferme face à ces crimes et que la société, y compris l’Église, a une responsabilité morale et spirituelle majeure pour protéger les victimes, condamner les agresseurs et promouvoir des relations familiales saines et respectueuses, conformément aux enseignements bibliques. Au Cameroun, la lutte contre le féminicide doit s’intensifier face à des chiffres inquiétants, en conjuguant efforts judiciaires, sociaux et religieux pour un changement durable.
AYOTA Francis
