Le Gospel Cameroun à la croisée des chemins – Apotre Emile MBARGA

À l’origine, ce qui se faisait et qui était connu, c’était des moments de louange et d’adoration. Tout le monde essayait de participer et de conduire. Des frères et des sœurs, manifestement dotés de capacités au-delà de la moyenne, ont commencé à se distinguer et à s’illustrer comme nos conducteurs principaux dans le domaine. Le côté artistique n’était pas, ni évoqué, ni un problème : c’est juste le ministère de louange et d’adoration.

Puis, de belles têtes ont commencé à pointer à être reconnus comme des Chantres à part entière. Des noms aussi : Odile Ngaska, Madeleine Colombe Yombi, Lin Nka, Jean Marie Bindzi plusieurs autres. Leur cadre d’expression était les assemblées et des moments spéciaux dans les Dénominations. L’influence de certains pays tels que le Congo, le Nigeria et la Côte d’Ivoire, plus avancés en la matière, la montée des grandes Dénominations et le développement pratique de l’effectivité du Corps de Christ va définitivement donner un caractère et un intérêt universels à cette forme de musique.

Des premiers albums chrétiens des années 80 à ce qui se fait aujourd’hui, beaucoup de chemin a été parcouru. Beaucoup de progrès, surtout sur les plans technique et artistique, ont été accomplis. Mais, l’évidence s’impose à tous : nous sommes encore très loin de ce qui se fait de mieux dans ce domaine et dont le Congo et la Côte d’Ivoire, pour rester en Afrique Francophone, sont des références absolues.

Que ce soit dans la production et l’encadrement des artistes de très haut calibre, l’organisation des spectacles gospel de haut niveau, (quelques-uns se battent bien pour sortir la tête de l’eau) et l’impact socio-spirituel, nous nageons encore dans l’approximatif et l’amateurisme. Quand c’est bien fait, c’est à peine comme une étincelle. Or, c’est de tout un feu dont il faut ici.

La qualité existe. (Sur le plan artistique et même spirituel chez plusieurs). Que ce soit les groupes, les chorales, des individualités, à ce niveau, nous n’avons pas à nous plaindre.

• Pourquoi donc la musique Gospel n’a pas encore chez nous la place qu’elle mérite ?
• Pourquoi ça tarde à décoller ?

Ne cherchez pas loin : ce qui se passe dans le Gospel est juste l’image et la réalité physique et spirituelle de ce que le Corps de Christ est. L’un ne va pas sans l’autre et le premier est juste la conséquence du second. Ne vous y trompez pas : Ceux qui sont dans ce milieu gospel, artistes, musiciens, techniciens et autres, font beaucoup d’efforts. Réunions de travail et de concertation, multiplication des programmes, solidarité de corps… Le membre gospel est attaché au reste de l’Eglise. Ils marchent et évoluent ensemble, au même rythme.

Évidemment, je serais pessimiste si rien ne bougeait au niveau global. Bien au contraire, il y a beaucoup de mouvements spirituel, prophétique et social. Un vent nouveau et d’une puissance extraordinaire commence à passer sur la Nation et dans l’Eglise. Et il semble augurer de meilleures perspectives. Pour tous.

Ce n’est donc pas le moment de se relâcher ou de continuer à tirer les uns sur les autres pour ces échecs et manquements difficilement évitables. Il nous faut passer par là.

Avant d’entrer et de vivre la gloire divine.

(Juste une contribution…)

Amen !

Apotre Emile MBARGA