Tchad : 8 jeunes disparus lors d’une campagne d’évangilisation
Un mois après les faits , les familles n’ont toujours pas eu de nouvelles de leurs proches arrétés en juin dernier alorsqu’ils annoncaient la bonne nouvelle dans les rues de N’Djamena, capitale du Tchad. Une situation qui suscite inquiétude et incompréhension au sein des communautés chrétiennes du pays.
Selon l’organisation de défense des chrétiens persécutés Portes Ouvertes, les jeunes dont sept hommes et une femme issus de différentes églises, s’étaient réunis pour partager leur foi dans plusieurs quartiers de la ville. Cette initiative, qui s’inscrivait dans une démarche pacifique, s’est déroulée sans incident apparent jusqu’à ce qu’un véhicule militaire les interpelle alors qu’ils étaient en prière dans une cour privée.
D’après plusieurs témoins, les jeunes ont d’abord été conduits au commissariat central avant d’être transférés, à bord d’un véhicule aux vitres teintées, vers une destination inconnue. Depuis, aucune communication officielle n’a été faite par les autorités, et les familles n’ont reçu aucune information sur les motifs de leur détention ni sur leur lieu de rétention.
Le Tchad est un pays majoritairement musulman : environ 55 à 60 % de la population est de confession musulmane, contre environ 35 % de chrétiens (catholiques et protestants confondus). Bien que la Constitution reconnaisse la liberté religieuse, les minorités chrétiennes vivent parfois sous pression, surtout dans certaines régions du nord et du centre, où l’islam est plus dominant.
Selon le Classement mondial de la persécution des chrétiens 2025 publié par Portes Ouvertes, le Tchad se classe au 36ᵉ rang sur les 50 pays où les chrétiens sont les plus persécutés. Ce classement évalue la pression exercée sur les chrétiens dans la vie quotidienne, ainsi que les violences subies à cause de leur foi.
La montée de l’extrémisme religieux dans certaines zones frontalières, combinée à une instabilité politique et sécuritaire, contribue à la vulnérabilité des chrétiens. Plusieurs d’entre eux témoignent régulièrement de menaces, de harcèlements, voire d’arrestations en lien avec leurs activités religieuses.
L’abscence totale de communication des autorités suscite une profonde inquiétude au sein des familles et des communautés chretiennes , qui réclamment toujours des réponses sur la situation de leurs proches.

